À la suite de la découverte d’un important foyer de mortalité sur un étang de Grande Sologne, plusieurs espèces d’oiseaux d’eau (fuligule morillon, cygne, foulque, mouettes) ont pu être collectées dans le cadre du réseau Sagir et analysées pour tenter de comprendre les causes de cette mortalité.
Au cours de l’été, sur ce même étang, un nombre très élevé de poissons morts a également été relevé. Les résultats viennent de nous parvenir, et ils sont à prendre avec beaucoup de sérieux.
En effet, un fuligule morillon est positif au botulisme de type E, et une mouette rieuse au botulisme de type C-D.
Cet épisode survient de façon concomitante avec l’ouverture de la chasse et notamment celle des oiseaux d’eau.
La chasse sur un site contaminé expose au danger dès lors que les personnes qui s’y livrent ont un contact cutané avec le milieu (eau et sédiment en particulier), ou qu’elles saisissent un animal chassé dont les téguments sont souillés par des spores et/ou la toxine, un oiseau malade, ou encore un cadavre. À cet égard, il faut rappeler que ni la bactérie ni la toxine n’ont la capacité de traverser la peau saine. Le botulisme survient en présence d’une blessure profonde associée à la pénétration de spores C/D ou E dans les tissus. Les chiens peuvent, eux aussi, être victimes du botulisme dans ces étangs où sévit la bactérie.
Les risques de botulisme alimentaire sont par ailleurs réels. La situation la plus à risque résulte de la consommation de préparations à base de gibier d’eau contenant de la toxine botulique (préparations crues ou insuffisamment cuites, puis mal conservées). Le risque de botulisme alimentaire peut toutefois être maîtrisé par l’application des mesures usuelles de traitement et de conservation (mesures d’hygiène lors de la préparation des aliments, traitement thermique, respect de la chaîne du froid et/ou de la durée de conservation des aliments). Ces risques sont les mêmes en cas de consommation de poissons où la toxine est présente.
Dans tous les cas, si vous observez une mortalité élevée, contactez immédiatement votre fédération départementale des chasseurs ou l’OFB pour procéder, le cas échéant, à des analyses dans le cadre du réseau de surveillance de la faune sauvage.
Il faut de plus, dans le cas où vous observez des mortalités importantes d’oiseaux de toutes espèces et/ou de poissons, mettre en place des mesures de prévention.
Ceci peut commencer par la suspension temporaire de la chasse sur la zone contaminée (durée à votre appréciation), le ramassage de tous les cadavres (avec des gants), mais aussi l’information de vos chasseurs sur l’importance de respecter les règles dans la préparation pour la consommation d’oiseaux de chasse.